Ring 2 (1999/2002) de Hideo Nakata

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
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Ni la découverte du cadavre de Sadako, restée en vie près de trente ans dans un puits, ni la destruction de la fameuse cassette vidéo "tueuse" ne semblent avoir interrompu la malédiction. Ryuji vient d'en faire l'amère expérience et désormais, c'est son assistante et petite amie, Mai Takanno qui enquête par un ancien collègue journaliste d'Asakawa, un policier et le petit Yoichi, fils de Ryuji et Asakawa. Devenu muet mais doté de pouvoirs paranormaux, l'enfant pourrait mettre un terme à la vengeance de Sadako...

Suite directe de Ring (Ringu) premier du nom, c'est une nouvelle fois Hideo Nakata qui prend les rênes de ce voyage macabre aux trousses d'un fantôme plus que jamais revanchard. 

Pas question dans cette suite de faire redescendre la tension, puisqu'en reprenant son histoire directement là où le premier film se terminait, Ring 2 nous plonge rapidement dans le bain. Et justement, de l'eau, il en est question puisqu'elle tient l'un des rôles majeurs du film, utilisée comme un medium qui relie vivants et morts. De ce fait, Ring 2 entretien d'étroits liens avec Dark Water que le réalisateur allait sortir en janvier 2002 (Ring 2 est sorti au Japon en 1999).

C'est cette fois du point de vue de Mai Takanno, petite amie de Ryuji que le spectateur suit l'histoire. À préciser que contrairement à ce qui est écrit au dos du DVD sorti chez Studiocanal, la jeune fille n'est pas la grande sœur du petit Yoichi puisqu'elle était plutôt la petite amie de son père, ce qui, vous en conviendrez, sous-entendrait un lien de parenté plus que douteux. Évidemment il est toujours question de cassette maudite, de chaîne à briser, dans une ambiance visuelle et sonore glauque à souhait dans la parfaite continuité de Ring, cette suite s'offrant même un capital trouille bien plus conséquent.



Car, malgré un mariage audacieux entre traditionnel et technologie, une rencontre pas toujours digeste entre physique et métaphysique, avec une identité oscillant entre l'hermétisme du film d'auteur et le tape-à-l'œil du cinéma populaire, Ring 2, bien que souvent déroutant, s'avère bien plus flippant que son  prédécesseur.

Cependant, Hideo Nakata n'en délaisse pas moins ce qui a fait l'efficacité de son premier opus, soit un savant mélange d'épouvante et de drame. Il parvient à instaurer une angoisse permanente grâce à quelques scènes de trouille dont il a le secret et notamment quelques effets de montages, combinés à un bande son glaçante, dont le rendu extrêmement bizarre vous soutirera des frissons d'effroi. On retiendra à ce titre cette séquences pendant laquelle les personnages revivent une scène de la vidéo avec Shizuko et Sadako alors que les miroirs changent de place sur le mur et Shizuko se retourne vers le spectateur. Fiction ou mise en abyme, accusant la curiosité de celui qui regarde ? Le débat est ouvert, d'autant que l’œuvre, librement adaptée des romans de Koji Suzuki, questionne, au-delà de son simple côté "vengeance", le pouvoir des images, la responsabilité de ceux qui les créent, et leur influence sur ceux qui les regardent et même sur ceux qui n'ont pas voulu les voir...

Un cercle vicieux redoutable et féroce dans lequel le public se laisse piéger volontiers.
N.T.

EN BREF
titre original : Ringu 2
pays d'origine : Japon
année de production : 1999
budget : 6 000 000 $
date de sortie française : 20 mars 2002
durée : 95 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 4/5

† EXORCISME †
▲ Flippant
▲ Dans la continuité de Ring
▲ Le message

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Mariage physique/métaphysique un peu lourd
▼ Lent
Adaptation libre des romans

LE FLIP 
Sur son banc de montage, un journaliste travaille sur l'enregistrement de son interview d'une jeune fille au sujet de la mystérieuse cassette. Mais les signaux refusent de s'effacer. Alors qu'une séquence se répète en boucle, de nouvelles images prennent forme...

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