LE CERCLE : THE RING (2002/2003) de Gore Verbinski [Critique]

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Lorsque sa nièce trouve la mort, foudroyée par la peur, une semaine après avoir visionné une mystérieuse cassette vidéo, Rachel Keller, une journaliste de Seattle, décide d'enquêter sur ce fameux enregistrement. Aidée de son ex-mari Noah, elle découvre que cette cassette est porteuse d'une étrange malédiction : quiconque la visionne est condamné à périr. Rachel prend le risque de regarder l'enregistrement et un décompte mortel s'enclenche. Elle ne dispose plus que de sept jours pour tenter de déjouer le sortilège du Cercle...

Comme les américains ne semblent pas apprécier de boire dans le même verre que les autres, ils ont cette manie de refilmer à leur sauce les cartons d’autres pays. C’est cette fois l’eau du puits de Ring qu’ils sont allés prélever au Japon, un véritable phénomène là-bas vers la fin des années 90, porté ici par une solide réputation en festival.

C’est donc Gore Verbinski (A Cure for Life, les trois premiers Pirates des Caraïbes) qui s’y colle, avec à l'époque, une filmographie à faire pâlir un bonhomme de neige uniquement constituée de La Souris et du Mexicain. Or, même s’il se situe à des années-lumière du chef-d’œuvre formel et psychologique de Hideo Nakata, il faut bien admettre que le résultat s’avère étonnant bon, en tout cas loin du navet que la filmographie du bonhomme laissait craindre à l’époque. Encore faut-il accepter de percevoir cette adaptation davantage comme un thriller dramatique avec quelques scènes choc que comme un film d’épouvante comme s’impose son modèle. 

Forcément, vouloir faire un remake américain, par un américain, d’un film qui construit l essentiel de son angoisse sur les codes de la culture asiatique, ça peut vite devenir du grand n’importe quoi. Contre toute attente et malgré quelques effets tape-à-l’œil un peu surfaits, transfert occidental oblige, la photographie de de Bojan Bazelli (Kalifornia, Mr. & Mrs. Smith) parvient par ses couleurs ternes, à imposer une atmosphère mystérieuse, sombre, presque austère, donnant, notamment aux flash-back, une intensité déstabilisante qui illustre parfaitement la psyché tourmentée des personnages. Idem pour la partition musicale de Hanz Zimmer (Blade Runner 2049, Da Vinci Code) aux superbes accents mélancoliques et hantés.



Contrairement aux films d’horreur lambda, le traitement psychologique de Gore Verbinski, sans atteindre la précision d’Hideo Nakata, véritable cinéaste du social, on s’attache aux personnages, même ceux qui sont programmés pour passer à trépas. Le début du film se consacre du reste très vite au drame familial lors d'un deuil vécu de l'intérieur. C’est d’ailleurs ici que démarre l’enquête de Rachel interprétée par Naomi Watts (Mullholand Drive, Oppression), très à l’aise dans son rôle de journaliste carriériste au point de mettre la vie de son fils Aidan en danger. Ce que perd cette version américaine en terreur psychologique, elle le gagne par contre en nouvelles scènes, comme ce tracking vidéo surréaliste, une scène de cheval fou sur un ferry ou encore un suicide hommage à "Claude François"... 

Une mention spéciale est attribuée au jeune David Dorfman (Massacre à la tronçonneuse, Drillbit Taylor, garde du corps) qui, alors en pleine mode du "Je vois des morts partout et j’ai des amis invisibles !", campe un garçon un peu bizarre, mais débrouillard au regard sombre et dégage quelque chose de tellement dépressif et macabre que même la famille Adams n'en voudrait pas… N.F.T. √

N.F.T.

En bref :
titre original : The Ring
pays d'origine : États-Unis / Japon
budget : 48 000 000 $
année de production : 2002
date de sortie française : 5 février 2003
durée : 115 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3.5/5

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Le flip : Le jour où l’on annonçait Gore Verbinski à la réalisation...


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