3615 CODE PÈRE NOËL (1990) de René Manzor [Critique]

Évaluation du dossier : 3.5/5 []

Thomas, 9 ans, vit avec sa mère et son papy dans le château familial. Son truc, c'est jouer à la guerre, comme Rambo. Il aime aussi les gadgets électroniques et le Minitel. Sa mère est propriétaire d'un grand magasin. Le jour de la veillée de Noël, un homme solitaire y travaille comme père Noël. Suite à une altercation avec un client, il se fait renvoyer et veut se venger. Il vole un camion chargé de cadeaux destinés au fils de son ex-patronne. Alors que le jeune garçon attend le père Noël, Thomas se retrouve nez à nez avec un psychopathe...

Parce que les fêtes de Noël ne sont pas toujours une partie de plaisir pour tout le monde, 3615 code père Noël de vous présenter l'un des exemples, certes extrême, mais parlant, d'un réveillon salement compromis.

Aux manettes de ce Maman j'ai raté l'avion ultra-glauque sorti dans les salles françaises au tout début de l'année 1990, soit un an avant le film de Chris Columbus, on retrouve René Manzor. Pas vraiment un inconnu puisque le cinéaste réalise, quelques années plus tôt, Le Passage (qui a oublié "On se retrouvera", le tube triste de Francis Lalanne) auquel participaient déjà ses frangins, Jean-Félix à la musique et Francis à la production. Si son premier long-métrage, mettant en scène Alain Delon et le jeune Alain Musy, a pris un léger coup de vieux – nouvelles technologies d'il y a plus de 30 ans oblige – 3615 code père Noël a, en revanche, été préservé par les tourments des modes et du temps. Près de 28 années après sa sortie, force est de constater que ce faux père Noël en mode prédateur imperturbable, n'a pas pris beaucoup de rides. Tel l'ogre d'une fable cruelle, il punit la curiosité enfantine du jeune Thomas. Et comme pour mieux asseoir l'un des thèmes du film, relatif au pouvoir de l'imaginaire, c'est justement de cette manière, grâce à son imagination fertile, que Thomas va tout mettre en œuvre pour se tirer de ce mauvais pas.
   

Particulièrement glauque et souvent tendu, le film de René Manzor, sans trop de concessions, parvient à instaurer un climat malsain avec son faux père Noël complètement givré, interprété par le regretté Patrick Floersheim qui nous a quittés en 2016. "Une gueule" au cinéma, étrangement peu prolifique devant la caméra, mais très actif dans le monde du doublage. En face, Alain Musy, fils du réalisateur, qui a depuis disparu des écrans, n'a pas pour autant quitté le cinéma puisqu'il est devenu un talentueux producteur d'effets spéciaux qui l'on doit des séquences de The Dark Knight, 47 Ronin, Gravity ou encore Avatar. Il campe ici, avec force et conviction, un petit gars téméraire et débrouillard, déterminé à survivre et mettre son agresseur hors d'état de nuire. 


Finalement, cette audacieuse petite production fantastique française se révèle être une excellente surprise. Jalonnée de trouvailles, tant au niveau de la mise en scène que du scénario et de clins d’œil au cinéma de genre, elle fait figure de véritable exploit au sein d'un paysage cinématographique français alors trop souvent prisonnier d'un académisme ennuyeux. 

Longtemps resté introuvable en visionnage légal, excepté en VHS et LaserDisc d'occasion, 3615 code père Noël a jusqu'à cette année fait partie de ces pellicules injustement oubliées au fond d'un tiroir qui méritaient une ressortie sur les nouveaux supports numériques, à l'image de Baxter de Jérôme Boivin. Toutefois, le réalisateur affichant depuis quelques années une volonté sans faille à trouver un éditeur prêt à plancher sur une édition collector digne de ce nom, avec notamment un commentaire audio et un making of tourné à une époque où cela se faisait rarement, a finalement vu son projet se concrétiser, pour le grand bonheur des fans.
N.F.T.

EN BREF
titre original :  3615 Code Père Noël 
distribution : Brigitte Fossey, Alain Musy (Lalanne),  Louis Ducreux, Patrick Floersheim...
pays d'origine : France
année de production : 1989
budget : N.C.
sortie française : 17 janvier 1990 
durée : 87 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5



LE FLIP
Planqués sous la table, les enfants trop curieux pourraient vite regretter d'avoir voulu épier le père Noël...

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Crédit photo : Marie L. Manzor


Commentaires

  1. soulignons au passage que ce film, même si il a un coté année 80 très kitch, en plus d'être une petite tuerie est un film français d'un genre cinématographique assez délaissé de part chez nous.
    d'ailleurs je pense que part certains aspects glauque un tel film aurait surement du mal à sortir aujourd’hui....

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