Peur Bleue (1985/1986) de Daniel Attias

ADRÉNOMÈTRE  ♠ 
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Dans la petite ville de Tarker's Mill, Jane, l'aînée, a des rapports difficiles avec Marty, son jeune frère paraplégique. Depuis quelque temps, des meurtres sanglants ont lieu dans les environs à chaque pleine lune : un travailleur des chemins de fer, une jeune femme, un vieux jardinier alcoolique et un camarade de Marty. Celui-ci soupçonne un loup-garou d'en être la cause. Ses soupçons deviennent une certitude lorsqu'il l'aperçoit un soir de pleine lune...

Adapté d'un roman de Stephen King, Peur Bleue (Silver Bullet en version originale) partait lors de sa sortie en 1986 avec deux handicaps majeurs : Hurlements et Le Loup-Garou de Londres, sortis successivement au tout début de la même décennie avec le succès et surtout les prouesses techniques qu'on leur connaît.
Ce énième film traitant de lycanthropie, bien qu'adapté par le King lui-même pour ce qui est du scénario, n'a rien de réellement flippant malgré quelques belles scènes d'angoisse, souffrant pour certaines d'une musique trop démonstrative, pourtant très prisée à l'époque.

Néanmoins, cette petite production à sept millions de dollars est servie par une brochette d'acteurs inspirés et pour la plupart encore en activité aujourd'hui. Le prêtre aux desseins peu catholiques est incarné par l'inquiétant Everett McGill (Twin Peaks, Le Sous-sol de la Peur), on retrouve aussi le regretté Corey Haim, (Génération perdue, Lucas) disparu en 2010, ou encore Gary Busey (L'Arme Fatale, Predator 2), l'oncle sympa qui jure comme un charretier et dont le "sacré bon dieu de bordel de merde de vérole de moine" traverse les décennies sans prendre une ride.



Peur Bleue, servi par une mise en scène très "eighties", bénéficie (ou pas) des effets-spéciaux de Carlo Rambaldi (E.T., l'Extraterrestre, Alien...). Pas toujours très convaincants, voir carrément cheap à certains moments, la faiblesse des effets spéciaux sera le réel talon d’Achille du métrage, cible de critiques peu élogieuses à sa sortie. On sent aussi une certaine influence du cinéma transalpin de l’époque, notamment au détour d'une scène où Jane recherche celui que son frère a blessé à l’œil alors qu'il tentait de l'agresser, ambiance western garantie.

De son coté, l'histoire est plutôt bonne, avec quelques idées sympa. Notamment une scène de transformation collective au sein d'une église : bonjour l'angoisse pour le prêtre qui doit faire face à cette meute de lycanthropes. Ainsi qu'un final qui, s'il est réglé en deux temps trois mouvements, offre ce que le film a de meilleur à proposer en terme d'effets spéciaux. Alors que le monstre reprend forme humaine, la séquence distille une atmosphère mystérieuse quasi tétanisante.

S'il ne parvient pas, malgré son titre, à flanquer une véritable "peur bleue" aux plus aguerris, peut-être que le public ado, auquel s'adresse aussi ce film d'horreur pop-corn, pourra s'identifier suffisamment aux personnages pour se prendre quelques pics d'adrénaline. Ou pas.
N.T.

En bref :
titre original : The Silver Bullet
pays d'origine : États-Unis
budget : 7 000 000 $ 
année de production : 1985
date de sortie française : 15 janvier 1986
durée : 95 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 2,5/5

Le flip : En pleine messe, les fidèles se transforment en loups-garous, devant un prêtre pétrifié de terreur...


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